il n'y a pas un jour où je ne pense pas à mon arrière grand-mère, à ce qu'elle aurait dit en voyant la décadence de ce monde. chaque soir, je lui dis "bonne nuit". cela est dû au fait que sa photo est accrochée au mur, du côté de mon lit. néanmoins, je n'ai jamais été sur sa tombe, trop triste de l'avoir perdue, à jamais. ô combien les souvenirs s'effacent. mon petit frère ne s'en rappelle sans doute jamais. mes petits cousins n'ont plus. elle est à l'heure actuelle, la première qui est partie de ma famille que j'ai eu la chance de côtoyé. mamy est partie. et hélas, elle ne sera jamais la dernière. la liste est grande. 

c'est une expérience unique de connaître ces arrières grand-père, seule une est restée à nous attendre : mes frères et soeur, mes cousins et cousines. les autres sont partis avant mais qu'importe mes grands-parents me racontent leur vie et c'est presque comme s'ils étaient toujours là. ils nous regardent. chaque année, j'allais sur les tombes à bruxelles de mes autres arrières grands-parents avec ma grand-mère. je ne sais pas encore ce que ça fait de perdre ses deux parents. je pense que je ne pourrai jamais l'accepter. mais c'est ainsi. on apporte des fleurs et on décore les tombes. on fait le tour de ces gens inconnus. hélas de mon côté maternel, je ne sais rien à part qu'il a quitté la russie lors de la révolution pour la france. fin de l'histoire. en même temps cela se comprend, qui voudrait vivre la guerre ? lors d'un reportage dimanche soir je me demandais comment on pouvait dire à un sans-papiers qui souhaite rejoindre illégalement l'uk de rentrer chez lui car la guerre ce n'est pas grave ? cette question me hante toujours. 

donc je consacre cet article à mes arrière grands-parents, un s'est battu contre la seconde guerre tandis que sa femme et mon grand-père fuyaient les bombardements. tandis que ma grand-mère partait avec sa famille vers l'afrique pour deux décennies. tandis que pour le côté maternel, mon arrière grand-père était sous un train en 1917 au départ de moscou.

the end